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L'impact du changement climatique sur la protection des céréales en Europe

Il n'est pas surprenant que le secteur agricole soit l'un des plus durement et rapidement touchés par le changement climatique.

Une récente étude de la NASA publiée dans Nature Food met en garde contre le changement climatique qui pourrait affecter la production de maïs et de blé dès 2030 dans le cadre de scénarios d'émissions de gaz à effet de serre élevés.

Nous nous sommes entretenus avec Daniel Lucien, responsable du service technique chez Envu EMEA, pour connaître l'impact de ces changements sur la protection du grain.

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Pourquoi la lutte contre le changement climatique est-elle essentielle pour la protection des céréales ?

D.L. : "Le changement climatique et le stress des cultures causé par les températures extrêmes, l'humidité et les variations des niveaux de CO2 affectent inévitablement le rendement, le poids et la qualité nutritionnelle des cultures. Ils posent également des problèmes aux agriculteurs en perturbant les cycles agricoles et en rendant plus difficile la prévision des récoltes.

Face aux inquiétudes concernant l'autosuffisance alimentaire et à l'interdépendance internationale croissante, il est impératif de diversifier les sources d'approvisionnement. Cette année 2024, par exemple, les principaux producteurs comme la France s'attendent à une baisse de 40 à 50 % de leur production, ce qui nécessitera l'importation de céréales.

L'extension indéfinie des terres arables n'est pas une solution durable, et le déplacement des cultures vers le nord ne fait que déplacer le problème. Avec la croissance démographique qui exacerbe la situation, assurer la sécurité alimentaire reste un défi majeur.

Deux stratégies sont essentielles pour relever efficacement ce défi. La première consiste à améliorer le rendement des cultures et à les protéger dans la mesure du possible, notamment en développant des variétés de cultures plus résistantes. La seconde consiste à assurer le stockage à long terme des cultures afin de minimiser les pertes après récolte, qui représentent actuellement 33 % des récoltes annuelles.

La lutte contre les ravageurs des denrées stockées est essentielle pour relever les défis agricoles posés par le changement climatique. Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, les ravageurs détruisent chaque année 20 % de la production alimentaire mondiale. En cas de stress climatique, les cultures sont encore plus vulnérables aux infestations de ravageurs, et ces céréales finissent dans des silos".

Comment le changement climatique affecte-t-il les organismes nuisibles ?

D.L. : "Les effets du changement climatique sur les insectes sont complexes, favorisant certains insectes et en inhibant d'autres, affectant leur distribution, leur diversité, leur abondance, leur développement, leur croissance et leur phénologie. Cependant, on s'attend à une augmentation généralisée du nombre de foyers de ravageurs impliquant une plus grande variété de ravageurs.

Outre l'accélération des cycles biologiques, la prolongation des conditions favorables a entraîné l'allongement de la saison des ravageurs. Auparavant, certains insectes n'apparaissaient que six fois par an. Aujourd'hui, ils peuvent survivre dans les cultures pendant huit à neuf mois, ce qui se traduit par un plus grand nombre de générations d'insectes chaque année. En raison de ces changements, les insectes sont exposés plus lentement et plus fréquemment aux composés, ce qui accroît le risque de résistance aux insecticides.

L'expansion géographique, en particulier vers le nord, entraînera également la propagation d'espèces nouvelles et plus agressives, qui arrivent souvent sans prédateurs naturels. La circulation internationale constante des personnes et des marchandises ne fera qu'exacerber le problème".

Comment les acteurs du secteur peuvent-ils contribuer à anticiper et à gérer l'impact du changement climatique sur les organismes nuisibles ?

D.L. : "Le secteur agricole dans son ensemble doit donner la priorité à l'innovation ; il y a encore beaucoup à faire.

Par exemple, l'innovation technologique peut améliorer l'étanchéité des silos à grains grâce à des systèmes de refroidissement plus efficaces et à des matériaux plus durables.

En outre, l'optimisation des intrants tels que les engrais, les pesticides et les méthodes d'irrigation peut accroître considérablement les rendements céréaliers. La recherche de nouveaux composants chimiques, naturels ou mixtes est cruciale à cet égard, car elle peut contribuer à réduire la dépendance à l'égard de produits chimiques tels que la deltaméthrine ou la perméthrine. La rotation des modes d'action peut contribuer à réduire le risque de résistance et à maintenir l'efficacité des produits utilisés.

Il est impératif de poursuivre les investissements et la formation dans le domaine de la lutte intégrée contre les parasites afin de disposer des compétences et des équipements professionnels nécessaires pour mener à bien les étapes essentielles telles que le nettoyage, la manipulation et le contrôle. 

Dans un passé récent, nous nous appuyions uniquement sur l'inspection visuelle pour détecter les insectes, mais nous disposons aujourd'hui d'outils plus avancés et plus sophistiqués, tels que les capteurs acoustiques. Pour s'adapter aux défis du changement climatique et augmenter la productivité, l'utilisation de capteurs numériques, l'analyse des données en temps réel et les technologies agricoles modernes sont essentielles.

Nous continuerons à nous concentrer sur ce travail important. Le cadre général restera toujours le même, mais la clé du progrès réside dans le développement et l'amélioration continus de nos outils".

 

Conclusion

En adoptant de nouvelles technologies, en favorisant des variétés de cultures résistantes et en renforçant la collaboration mondiale, l'Europe peut montrer la voie en matière d'agriculture durable, en garantissant la sécurité alimentaire et la gestion de l'environnement pour les générations à venir.

Nous remercions Daniel Lucien pour son temps et son expertise !


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